[Ce message a ét- « arrête avec ça, tu nous fatigues, c’est moi la star, on ne parle que de moi ici ! »]

Chers amis du rat domestique, asseyez-vous, prenez une tasse d’eau et ouvrez le paquet de drops, je suis de retour ! Préparez-vous à l’inattendu, aux rires, aux larmes et à mon incroyable récit du mois d’avril.

… C’est assez convaincant ? Je travaille encore mes ouvertures. A vrai dire, j’ai essayé de contacter plusieurs auteurs célèbres pour m’aider, mais je n’ai reçu aucune réponse. Entre vous et moi, ils ne vont pas faire long feu dans leur domaine, si vous voyez où je veux en venir. J’ai d’ailleurs appris peu après la publication de mon premier article que je ne serai pas rémunérée pour mon dur labeur. C’est pourquoi j’ai commencé à chercher des missions auprès de la presse à scandale ; j’adore les potins. J’ai l’ouïe pour dénicher les derniers ragots de la ratosphère. J’enquête actuellement sur le comportement suspicieux de ma colocataire Réglisse : elle planque des quantités astronomiques de nourriture un peu partout. Alors je me pose les bonnes questions : préparerait-elle un banquet auquel je ne serais pas invitée !? Et surtout, l’humaine serait-elle de mèche ? On se tient au courant…

Parlons bien, parlons de moi. J’ai la santé en berne ces derniers temps. Comme je l’écrivais le mois précédent, mon train arrière n’est plus très coopératif. C’est avec honte que je vous avoue que je n’arrive plus à me gratter les oreilles, et que je dépends complètement de l’humaine sur ce point. J’ai même du lui demander une gamelle d’eau, c’est devenu trop fatigant de boire au biberon. Pour être plus précise, je lui ai demandé un verre en cristal, avec citron, enfin quelque chose qui me correspond, vous voyez ? Comme toujours, avec elle, on n’a jamais ce qu’on veut. Et l’autre, la Réglisse, qui croit que c’est une baignoire… Je suis entourée d’incultes.

Le quartier a bien changé. Je ne suis pas du genre à me plaindre des jeunes – je l’ai été aussi – mais quand ceux-ci troublent la tranquillité des honnêtes rats, impossible pour moi de dormir sur mes deux oreilles. C’est pourquoi je suis passée à l’action : ça touche à mes croquettes, je frappe ; ça trouble mon sommeil, je mords ; enfin, on me manque de respect, c’est prise de judo manu militari ! On ne se laisse pas faire, dans la famille Katarat. Même l’humaine y passe.

J’aimerais terminer cette chronique par un hommage – j’ai perdu ma colocataire et amie Gaïa au début du mois. Elle est décédée suite à une détresse respiratoire. C’était soudain, tellement soudain que nous n’avons pas pu lui faire nos adieux. Je dormais quand elle a été emmenée. Ce n’est pas la première fois que je perds un être cher, mais Réglisse, elle, était dans le déni. Elle l’a cherchée plusieurs jours. Alors j’ai pris sur moi, j’ai commencé à dormir à ses côtés, la papouiller et moins lui chercher des ennuis. Je ne suis pas ravie de me retrouver seule avec elle, mais elle est mignonne, la p’tite. Pas très maline, mais mignonne. C’est un peu vide sans Gaïa, c’est un peu bizarre de me retrouver seule avec Réglisse, c’est un peu gênant de me faire gratter les oreilles par l’humaine, mais je me sens bien.

     Je reste quand même très à plaindre, d’accord ?

            Merci de m’avoir lue jusqu’au bout – et ceux qui ne l’ont pas fait, je n’oublie jamais une odeur, attendez-moi au tournant. J’ai tourné un vlog pour vous donner une meilleure idée de mon quotidien. Même règle, vous ne le regardez pas, vous êtes sur la liste. Vous prendrez plus tôt que prévu conscience de ma toute puissance, que vous le vouliez ou non.

Votre belle, divine et invincible Katarat

Les visages multiples de Katarat