Voici ce soir une histoire drôle comme on les aime. Je ne fais pas ça pour lyncher qui que ce soit, j’ai juste besoin d’extérioriser la situation. LES situations. Parce que finalement, c’est toujours la même chose.

Il y a quelques jours, nous avons recueilli dans nos locaux deux rates (juste avant le confinement… Heureusement.) L’histoire, en gros, c’est qu’une personne ayant acheté en animalerie ne s’est pas renseignée en amont sur les poilus (as usual…). Donc comme d’habitude, sexage mauvais, et sur trois patates, l’une était un mâle (as usual…). Le mâle a donc fait son affaire avec les deux puces, et quand les deux mamans ont mise bas, on nous a demandé de l’aide (as usuaaaal). Rien de vraiment édifiant vous me direz. Une histoire comme mille autres dans l’année, à laquelle je ne réagis plus vraiment.

A leur arrivée, les deux avaient déjà une portée, l’une de trois / quatre semaines, et l’autre, de deux / trois semaines. Les deux rates ayant l’habitude de se relayer pour les tétées et vivant bien ensemble, et afin de les stresser le moins possible, nous les avons laissées dans la même cage. Nous n’avons pas eut leur nourriture de base pour effectuer la transition, donc nous leur avons donné plusieurs choses, en complétant au mieux pour leurs besoins de mamans. Leur nid n’ayant pas été conservé non plus, nous avons donc longuement observé, de loin, si l’allaitement se faisait bien, si elles prenaient leurs marques, et si les petits allaient tous bien. Elles se sont vite adaptées et aujourd’hui tout le monde est en forme… Ou presque.

MAIS !

Parce qu’il y a toujours un mais, ça ne s’arrête pas là, sinon je ne serais pas en train de vous écrire…

Depuis trois jours nous avons remarqué que les deux mamans avaient de nouveau un ventre bien balèze. C’est très facile à remarquer, vu comme elles sont amaigries par leurs conditions de vie de base et leur état actuel. Bon. Je hurle intérieurement une bonne centaine d’injures plus dégueulasses les unes que les autres mais au final : on fait quoi ?

Nous nous sommes renseignés, étonnés, pour connaître la date de départ du mâle de la cage des filles. Mais je le savais déjà. Peut être que je m’attendais à une réponse magique genre « Non, on l’a retiré avant, alors tu te fais des films. Elles ont sûrement pris du poids au niveau du bidon » ou que sais-je. Mais non. Le mâle n’a pas pu être retiré avant la mise bas car pas de cage. Il a donc été retiré APRES… Peu importe les raisons, finalement, le présent est ce qu’il est.

Donc je fais quoi maintenant ? Qui est prioritaire dans l’histoire ? Les mamans ? Les petits ? Les petits a naître ? Ben non, les mamans, vu que sans elles, pas de petits. Aucun d’entre eux. Mais du coup le risque de l’accouchement ? Et si je stérilise ? Le risque de l’opération, du non réveil ? Et si je les laisse accoucher ? Et si et si et si. Pourquoi c’est encore à nous/moi de prendre ces décisions de vie et de mort…et j’en passe ? C’est tellement facile de refourguer tout le monde, un p’tit billet pour la prise en charge qui couvre A PEINE la litière et la bouffe des premiers jours, et basta « On a bien agis quand même » ou « C’est le problème de l’association maintenant, nous ça va. » c’est ça que vous vous dites, les abandonnants ? …C’est si dur de se renseigner avant de prendre des animaux ? C’est si difficile d’aller sur internet pour regarder la base de la base ? De mesurer que chaque acte a des conséquences et qu’actuellement on parle D’ANIMAUX et donc DE VIES ? 

Bref.

Les deux rates sont donc en danger de mort aujourd’hui, et leurs portées avec, soit une trentaine/quarantaine de petits en comptant les loulous a naître…

Ci dessous une petite vidéo de la portée la plus jeune…