Quelques idées reçues
1/ Avoir un rat seul pour pouvoir mieux l’apprivoiser, c’est mieux
2/ Forcer, c’est vraiment maaaaaal
3/ Si mon rat vient pas vers moi, c’est qu’il ne m’aime pas
4/ Mettre le rat dans une cage de vie vide aide pour l’apprivoisement
5/ Si un rat mord le mettre sur le dos et le laisser dans sa cage pour le punir
6/ Laisser le rat tranquille dans sa cage pendant plusieurs jours, voire une semaine avant de le sortir
7/ Utiliser des gants lorsqu’un rat mord est une bonne solution
Vous allez le voir par la suite, ces allégations ne se vérifient pas ou, du moins, doivent être parfois nuancées.
Ces idées reçues nous ont été rapportées par notre expérience dans le monde du rat et surtout sont FAUSSES. Nous y reviendrons à la fin de l’article une fois que nous aurons expliqué les méthodes qui peuvent être utilisés chez le rat.
Quelques règles de base
Le plus important dans l’apprivoisement, c’est de s’apercevoir qu’un rat n’est pas l’autre. Je ne vais donc pas vous proposer une méthode en plusieurs étapes, mais plutôt différentes actions que vous pouvez faire pour aider l’interaction entre vous et votre rat. Vous devez comprendre que l’observation est la clé. C’est de cette manière que vous saurez ce qu’il est bon de faire, à quel moment et comment.
La patience est également une vertu lors de l’apprivoisement d’un rat. Le rat est un animal sensible et souvent sujet au stress, vous devez donc accepter qu’il faille aller à son rythme. Il faudra parfois plus ou moins de temps, en fonction de chaque rat.
Enfin, éviter l’anthropomorphisme. Il s’agit d’un principe selon lequel vous allez prêter à l’animal des émotions ou réactions humaines. Vous devez penser en rat lorsque vous les regardez interagir. Par exemple, si vous voyez deux hommes se mordre dans la rue, vous serez extrêmement choqués car ça n’est pas un acte qui est accepté dans notre espèce. Le rat, à contrario, peut mordre pour des raisons bien spécifiques comme la peur, la hiérarchie, etc.
Les différentes méthodes seront présentées et organisées selon un continuum. Les premières seront les méthodes les plus douces à utiliser pour des rats craintifs voire même mordeurs alors que les dernières seront à utiliser pour des rats plus à l’aise, sevrés correctement et qui ne présentent pas de problème de comportements majeurs.
Les méthodes
Vous venez donc d’accueillir un ou des nouveaux rats dans votre foyer, c’est génial !
En fonction de leur provenance, il est possible de s’attendre à des rats de caractère bien différents et donc plus ou moins craintifs/curieux/joueurs/agressifs…
Il faut également vous dire que si le rat est calme et doux (ou au contraire agressif) à son arrivée, il peut ne montrer son réel caractère que quelques jours après, une fois plus a l’aise avec son nouvel environnement !
Ainsi, si vous adoptez dans une raterie, les rats sont censés être correctement sociabilisés et habitués à l’homme, tandis que si vous vous tournez vers des animaleries (que l’on déconseille fortement), les rats auront plus tendance à avoir peur de la main et à fuir le contact.
Enfin, vous pouvez vous tourner vers des associations. Il y a une double composante à prendre en considération dans ce cas précis. En effet, les animaux provenant de bonnes associations sont sociabilisés au sein même de leurs locaux ou auprès de bénévoles que l’on appelle FA (Famille d’accueil). Ils restent cependant fragiles car les conditions de détention qu’ils ont subi avant d’arriver à l’association sont souvent affreuses.
Vous pourrez donc, en fonction des situations et de ce que vous observerez, utiliser les astuces suivantes.
Les méthodes conventionnelles pour des rats craintifs
- Laissez le rat tranquille le ou les premiers jours dans sa cage. Inutile de vous presser. Il a été trimballé jusque chez vous et mis dans une nouvelle cage, qui se trouve elle-même dans un nouvel environnement (nouvelles odeurs, nouvelles personnes…). Il se peut donc qu’il lui faille quelques jours pour s’approprier ce nouvel espace avant même d’interagir avec vous.
Par contre, si vous remarquez que votre rat est curieux et vient de lui-même voir ce qui se passe, c’est que vous pouvez aller plus loin sans forcément attendre quelques jours. - Parler à votre ou vos rats avec douceur quand vous passez devant la cage, pendant les sorties, etc. Ça permet au rat de s’habituer à votre présence et à votre passage tout simplement. Vous devez habituer le rat progressivement à l’ambiance de votre foyer. Pas question de le ou les surprotéger non plus évidemment, il s’agit juste de lui faire comprendre que vous n’êtes pas là pour lui faire du mal.
- Mettre un linge avec son odeur dans la cage. Cette méthode permet au rat de s’approprier votre odeur, de s’habituer à celle-ci.
- Installer des rituels. Par exemple, tous les soirs, vous donnerez une friandise dans la cage, à la porte. Ils comprendront rapidement et viendront ensuite d’eux-mêmes.
- Ouvrir la cage et commencer l’interaction au sein même de celle ci. Cette étape peut se faire si vous remarquez que le rat cherche à vous approcher. Il est possible que le rat fuie à l’ouverture de la cage mais ça ne veut pas dire qu’il n’est pas prêt pour cette étape. Un rat est CURIEUX par nature, il finira donc par sortir de sa cachette et revenir vers vous une fois qu’il se sera déstressé. C’est comme un bébé qui va explorer son univers mais qui a besoin d’un point d’ancrage pour calmer son anxiété : tout comme le rat et sa cachette, il reviendra souvent vers sa mère pour se rassurer.
Commencez le poing fermé (moins d’accroche si le rat mordille) puis en fonction de la réaction vous pouvez déplier vos mains.
Attention, il est possible que le rat soit territorial et qu’il n’apprécie pas que vous entriez dans son environnement. Ça peut ne pas être un problème d’apprivoisement mais plutôt de caractère. C’est à vous de jauger, et d’observer votre rat. - Ouvrir la cage, les laisser sortir et venir par eux-mêmes sur le lieu de sortie. Si votre rat reste craintif et qu’il est difficile pour vous de le prendre, vous pouvez amener la cage directement sur le lieu de sortie. L’idée et de l’y déposer et de la laisser ouverte avec vous à côté (exemple : sur un lit, pendant que vous regardez la télé ou que vous lisez un livre pour que le rat puisse explorer de lui-même).
-Si la cage est trop imposante pour ça, il suffit de faire en sorte que le terrain de sortie soit accessible à partir de la cage.
-Si malgré ça il reste caché, il existe un autre moyen : Il s’agit d’enlever la grille de la cage et de ne laisser que la partie « bac » sur le lieu de sortie.
-Si le rat est planqué dans un accessoire, déposer l’accessoire en question sur le lieu de sortie.
-Si le rat est planqué dans un accessoire accroché à la grille, l’idée serait dans ce cas de déposer la grille sur le lieu de sortie, mais une fois le rat au sol, retirer la grille, pour qu’il ne reste pas « enfermé » dedans.
Une méthode moins fréquemment conseillée
Les sortir sur un lieu de sortie où la cage n’est plus accessible, avec pas ou peu d’accessoire, pour qu’il ne puisse pas se cacher mis à part sur vous. Cette méthode est à utiliser dans le cas où le rat n’est plus trop craintif mais rechigne à avoir des contacts. Il semble curieux mais tout de même méfiant. Vous savez le prendre mais il reste un peu fuyant, et il sort tout de même par lui-même. Il s’agit donc d’une méthode qui ne conviendra pas à tous les rats ou qui ne se fera peut-être pas dès le début des interactions avec lui. L’idée de base est, en résumé, de devenir la cachette pour les nouveaux venus.
Petites précisions : Le lieu de sortie ne doit pas être trop grand pour éviter la fuite de la part du rat. Le contact doit donc être légèrement forcé mais c’est un mal pour un bien. Il faut faire comprendre au rat que vous n’êtes pas une menace et que c’est même agréable quand vous êtes là. Comme le but de la manœuvre c’est que le rapprochement se fasse vers vous, il ne doit donc pas y avoir d’accessoires.
CEPENDANT, nous rappelons vous êtes seuls maîtres à bord, et que vous seuls connaissez votre rat et êtes a même de déterminer quelle méthode utiliser. Si vous pensez que le rat est trop craintif et que la situation le stresse trop, mettez un petit accessoire pour le rassurer, (par exemple la partie d’une spoutnick retourné).
Une fois que vous êtes prêts, cette méthode se déroule en deux grandes étapes :
Dans un premier temps, regardez du coin de l’oeil le comportement du rat, n’essayez pas d’interagir. Il faut qu’il sorte, qu’il se rapproche de vous, qu’il vienne vous sentir. Il est donc préférable de vous occuper en même temps (en regardant la télé, en lisant…) avec quelque chose qui ne fait pas trop de bruit et qui vous permet de rester avec le rat pour qu’il s’habitue à votre présence.
Ensuite, lorsque les rats explorent et viennent vers vous, voire même vous grimpent un peu dessus, c’est le moment de commencer à interagir de manière plus franche avec eux. Ça consiste à les toucher, les caresser, voire même commencer à les prendre (en coupe pour qu’ils ne se sentent pas emprisonner) mais sans forcer. S’ils fuient, s’ils essaient de partir, ne les empêchez pas. L’idée est qu’il assimile le fait que l’humain ne leur fait pas de mal et ne force rien, qu’il est libre de faire ce qu’il veut.
Cette méthode peut être considérée comme du “forcing” et nous savons que ça n’est pas toujours apprécié par tous les ratouphiles. Cependant, il faut savoir doser. Jamais le rat est bloqué, le rat peut partir à tout moment de l’exercice et c’est aussi à vous de vous demander si c’est bénéfique, s’il faut faire de courtes séances au début, etc. Pensez qu’avec l’âge, les soucis de santé arriveront et qu’il faudrait donc être capable un minimum de les manipuler (pour réaliser les soins, les emmener chez le vétérinaire et donc les sortir de la cage, etc).
Le cas spécifique des rats arrivant à l’association, la méthode by LARKENCIELLE
A l’association, la présidente et ses bénévoles sont confrontés à des rats “à vif”. Ils sortent tout juste d’un enfer et sont donc plus craintifs et sauvages que la plupart des rats que vous récupérez. Pour la plupart, ils ne sont pas sevrés correctement et ne parlons même pas du contact humain inexistant ou problématique qu’ils ont vécu. Le rôle des associations est de faire en sorte que l’animal soit adoptable et, de ce fait, il faut travailler la sociabilisation des rats qui entrent au sein de ces locaux.
La méthode que je vais vous décrire maintenant est donc strictement réservée à ce type de cas, lorsque des rats viennent d’être sauvés et qu’ils ont vécu dans des conditions de vie inacceptables
Lorsque les rats de sauvetage arrivent à l’association, ils sont installés dans une cage vide de cachette. Nous appelons “cachette” des accessoires fermés (comme des igloos ou des spoutnicks). La cage sera même d’ailleurs plus petite que la taille recommandée dans un premier temps. Il ne faut pas oublier que des rats sortant d’un sauvetage comme celui de Puy-en-Velay ont vécu dans des “cages” de laboratoire toute leur vie. L’espace peut donc est un facteur de stress important.
Le fait d’avoir une cage vide d’accessoires fermés s’explique par l’association que le rat va faire d’un tel lieu. Si vous mettez un igloo (par exemple), le rat va s’y cacher et l’associer à un endroit dans lequel il se sent en sécurité. Comment réagiriez-vous si d’un coup quelqu’un violait brutalement cet espace sécuritaire ? C’est ce que le rat va ressentir en voyant une main l’attraper dans cette cachette. Mieux vaut donc rester sur des accessoires ouverts comme des hamacs simples dans un premier temps. A noter que les hamacs sont aussi des objets méconnus et qu’ils mettront peut-être plusieurs jours à appréhender. Vous comprendrez donc aisément qu’il y aura déjà suffisamment de stress. Entre l’espace plus grand, les accessoires (ouverts) nouveaux ainsi qu’un humain qui tente le contact, ils auront bien assez à faire. Il faut donc y aller doucement. Une fois que les rats commencent à venir vers l’humain lors des moments de “sorties” (l’humain se place devant la cage, assis et tranquille, et ouvre juste la porte pour les laisser venir), l’ajout d’accessoires se fera progressivement.
Pour terminer, j’appuie une nouvelle fois sur le fait que cette méthode ne doit pas être employée pour des rats tout venant. Nous parlons ici de rats TRAUMATISÉS. Il peut être envisagé d’avoir une cage plus vide au début mais pas à ce point.
Quelques conseils généraux
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La troupe existante :
Une fois la quarantaine effectuée et l’intégration presque finalisée (tous les rats sont dans la cage de vie), vous pourrez observer quelques changements dans le comportement de votre rat plus craintif. Le ou les nouveaux rats vont comprendre peu à peu que vous n’êtes pas un danger puisqu’ils vont bien s’apercevoir que les autres n’ont pas peur. Ils vont par mimétisme se rapprocher progressivement de vous.
Il y aura aussi un système de réassurance et d’encouragement venant de la troupe déjà présente.
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L’utilisation des friandises :
Cet aspect ne doit pas être négligé mais être utilisé avec précaution. Dans un premier temps, il faut savoir que des rats méfiants auront plus de difficultés à goûter des aliments nouveaux. C’est une question de confiance. Ici aussi il faudra y aller progressivement. Le rat doit vous voir déposer les friandises (ou du frais, bref, ce que vous aurez choisi d’appétent) pour qu’il comprenne que ça vient de vous. Si la confiance est déjà présente, vous pouvez tenter en donnant sur la paume de la main ou entre les doigts (attention car certains peuvent être brusques et peuvent être amenés à vous mordre par erreur, ne le prenez surtout pas pour vous). Il est donc conseillé de commencer par la paume de la main.
Une fois que vous avez décidé quoi donner et comment procéder, vous pouvez commencer : Dans un premier temps, présentez-leur la friandise au sein de la cage. Lorsque vous la leur donnez, il faut que ce soit sans rien attendre de leur part. Puis, plus ça ira, plus vous rapprocherez la friandise du bord. Ne brusquez pas les choses, au risque de perdre les progrès déjà effectués. Ça peut prendre quelques jours, semaines, heures, mais ira toujours plus vite qu’en étant trop insistant et impatient.
Vous devez donc vous rendre compte que les friandises sont des alliées et que les rats fonctionnent aussi à la gourmandise. Choisissez intelligemment ce que vous leur donnerez. Pensez à leur taille (pour les plus brusque et pour éviter que ça se transforme en pincette ou morsure), pensez également à leur composition dans le sens ou si c’est très sucré, protéiné ou gras, il faudra éviter d’en donner trop souvent. Essayez de penser au frais, bon nombre de rats raffolent d’aliments sains qu’ils ne croisent pas tous les jours dans leur gamelle !
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La punition : la bonne solution ?
Comme pour n’importe quel animal, la punition ne doit pas être utilisée pour plusieurs raisons.
Il faut avant tout noter qu’il est préférable de renforcer des comportements positifs plutôt que d’essayer de supprimer des comportements négatifs à l’aide de sanctions.
La première des raisons est le souci d’interprétation du comportement du rat. Nous sommes humains et ils sont rats. Nous n’avons donc pas les mêmes codes qu’eux. Un premier exemple que je pourrais vous donner est celui de l’intégration avec les bagarres de hiérarchie. Pour les rats, ce sont des comportements tout à fait normaux alors que pour nous humains, c’est impensable. Imaginez votre patron qui commence à frapper son employé parce qu’il a fait quelque chose d’interdit, ou parce qu’il prend trop d’initiative, c’est choquant non ? Le deuxième exemple est la morsure. Le rat peut mordre pour diverses raisons comme la peur, la douleur, ou encore la territorialité : C’est une de leurs façons de s’exprimer. Quel intérêt y a-t-il alors à punir un comportement dit “normal” ?
La deuxième explication est qu’elle sera probablement mal interprétée par le rat parce que notre façon de punir ne correspond pas à leur manière de communiquer. Il ne comprendra certainement pas pourquoi il est “puni”, ni même qu’il l’est. Une idée souvent proposée est de l’isoler dans la cage quand il a fait une bêtise. Dans ce cas, sommes-nous sûrs que le rat l’assimilera comme une punition ? Et ne va-t-il pas associer la cage comme un lieu négatif ? Quel en est l’intérêt ?
La troisième raison est simple : le rat est TÊTU ! Je n’ai à l’heure actuelle pas trouvé de moyen d’empêcher mon rat de grignoter mon plaid alors qu’il a bien compris que ça ne me plaisait pas. Il va même jusqu’à venir me faire un câlin juste après !
Bref, vous l’aurez compris, l’intérêt n’est pas vraiment démontré et cette méthode est plus utile à nous qu’à eux, pour gérer nos propres énervements et frustrations.
Quelques exemples de signes et comportements du rat pouvant vous aiguiller sur la marche à suivre
Cette liste est bien entendue non exhaustive !
- La provenance du rat indique déjà souvent la méthode qu’on pourrait être amené à suivre. Attention cependant au fait que les rateries n’ont pas forcément la même éthique. Il faudra de toute façon observer et être attentif aux réactions des rats.
- Raterie : il est attendu que les rats aient tous les acquis sociaux et soient habitués à l’homme. Les attraper ne devrait donc pas poser de soucis. Il est possible d’utiliser toutes les méthodes dans la plupart des cas. La méthode dite du “forcing” fonctionne généralement bien pour que les ratons s’habituent à vous.
- Association : ça dépendra du rat mais il vaudra mieux être prudent et commencer en douceur. Leur confiance est plus difficile à gagner puisqu’ils ont souvent eu une mauvaise expérience. ça dépend aussi du travail réalisé en amont par l’association.
- Animalerie : on peut s’attendre à vraiment devoir y aller en douceur en commençant par les étapes de base.
- Particuliers : il faudra s’attendre à tout.
- Les informations que vous donneront les personnes qui proposent les rats à l’adoption pourront vous aider. Mais c’est surtout valable pour la raterie ou l’association. Pour les autres provenances, il faudra prendre les informations communiquées avec des pincettes.
- Le rat est curieux, vient vers vous facilement, voire se laisse prendre : vous pouvez soit commencer par ouvrir la cage et installer un moyen d’atteindre le lieu de sortie (échelle par exemple), soit passer à la méthode plus franche, c’est-à-dire mettre le rat dans le lieu de sortie sans accès à la cage, avec vous comme cachette.
- Le rat qui se planque en permanence et qui fuit le contact : allez-y en douceur, passez par toutes les étapes. Pensez aux friandises, parlez lui, laissez la porte de la cage ouverte avec vous à côté, etc…
- Le rat curieux mais méfiant : les friandises sont la clé, ainsi que la patience !
- Le rat qui mord : beaucoup de patience et d’observation des comportements sont requises pour savoir pourquoi le rat mord (peur, territoire ou soucis de santé). Là encore il faudra y aller étape par étape. Attention dans le cas de femelles provenant d’animalerie et/ou de particuliers : si vous possédez la femelle depuis moins de 3 semaines, un tour chez le vétérinaire pourrait aider en cas de gestation.
Et au sujet de ces idées reçues
1/ Avoir un rat seul pour pouvoir mieux l’apprivoiser, c’est mieux : c’est une idée reçue qu’on entend souvent mais il s’agit d’une erreur. Un rat seul fuira probablement le contact par peur tandis que d’autres rats pourraient le soutenir en le rassurant sur vos réactions et intentions.
2/ Forcer, c’est vraiment maaaaaal : il y a “forcing” et “forcing”. Nous avons exposé une méthode plus franche qui fonctionne très bien selon le caractère des rats. Il faut aussi se dire que chez certains individus, forcer le contact est nécessaire pour que la manipulation se fasse plus facilement par la suite. Respecter le rythme du rat est nécessaire. Mais l’attraper (sans le maintenir s’il veut partir) ou le toucher (caresses lors des balades ou dans la cage s’il accepte la main), peut contribuer à son apprivoisement. C’est aussi comme ça que le rat s’habituera. Ici, nous parlons d’un “forcing” en douceur. Il ne s’agit pas de prendre le rat contre vous et de le forcer à rester alors qu’il hurle et qu’il n’apprécie pas le geste. Il ne faudrait pas qu’il associe votre contact à quelque chose de négatif.
3/ Si mon rat ne vient pas vers moi, c’est qu’il ne m’aime pas : disons qu’il n’a surtout pas envie de venir à ce moment-là. Voir son rat venir VOLONTAIREMENT vers vous est une bien belle récompense. L’animal n’est pas à votre service, ne l’oubliez pas. Il peut aussi simplement s’agir du caractère du rat. Tous les rats ne sont pas câlins, tous les rats ne sont pas fan de l’interaction avec l’homme. C’est à nous de nous adapter. Ça ne veut pour autant pas dire qu’il ne vous aime pas.
4/ Mettre le rat dans une cage de vie vide aide pour l’apprivoisement : la réponse est nuancée. Dans le cas de l’association et donc de rats “à vif”, cette méthode peut aider. Mais même dans ce cas il ne s’agit pas de cages complètement vides, on y met quelques accessoires. Dans le cadre d’une adoption via association ou raterie, le rat sera généralement sociabilisé et vous n’aurez donc normalement pas à utiliser cette méthode.
5/ Si un rat mord le mettre sur le dos et le laisser dans sa cage pour le punir : ce comportement n’a pas forcément pour but de vous faire mal, la punition ne sera donc pas comprise en tant que telle. De plus, mettre un rat sur le dos ne sera pas interprété comme un signe de dominance. Le retournement ne fonctionne que dans le cadre d’une relation rat-rat. La dominance humain-rat n’existe pas.
6/ Laisser le rat tranquille dans sa cage pendant plusieurs jours, voire une semaine avant de le sortir dans un endroit isolé : le rat doit s’habituer à votre rythme de vie. Laisser un rat dans sa cage peut aider les deux premiers jours pour qu’il commence à s’habituer à son environnement mais rien ne sert de prolonger cette période. Il faudra bien que le rat s’habitue aux passages, à l’aspirateur, aux bruits du quotidien, etc.
7/ Utiliser des gants lorsqu’un rat mord est une bonne solution : le discours sera un peu le même que pour la cage vide. Dans des cas exceptionnels de rat “à vif”, il est parfois nécessaire de le faire pour effectuer des soins, mais logiquement, ce n’est pas une solution et ça peut même renforcer le comportement.
Pour Conclure
Je vous invite à poser vos questions et à poster sur le groupe en cas de doute. Nous sommes là pour vous aider. L’apprivoisement d’un rat peut parfois être complexe, surtout pour des débutants qui peuvent avoir à apprivoiser des rats difficiles (venant d’animalerie par exemple, où les conditions de maintien laissent souvent à désirer), sans connaître leurs codes et leurs façons de communiquer.